1. |
La Perfide Albion
05:24
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(Les Grandes Chroniques de France - Jules Viard)
Seigneur d'Islande et duc d'Aquitaine, à tous ceuls
qui ces présentes lettres verront ou orront, salut.
Savoir faisons que comme nous feissions à Amiens
hommage a excellent prince, nostre chier seigneur et
cousin, Phelippe roy de France, lors nous fut dit et
requis de par lui que nous recognoississions ledit
hommage estre lige, et que nous, en faisant ledit
hommage, li promeissions expressement foy et loyauté
porter. Nous promettons, en bonne foy, pour nous et
nos successeurs ducs que l'ommage se fera par
ceste maniere.
Le roy d'Angleterre tendra ses mains entre les mains
du roy de France, et cil qui parlera pour le roy de
France, adrescera ses paroles au roy d'Angleterre et
dira ainsy. « Vous devenez home lige du roy de France
mon seigneur qui ci est, comme duc de Guyenne et
per de France, et li promettez foy et loyauté porter. »
Et aveques ce, nous promettons en bonne foy, tenir
et garder effectuelment les paix et accors faiz entre
les roys de France et les roys d'Angleterre. Et en
ceste maniere sera fait et seront renouvellées les dites
lettres par les-dit roys et leurs successeurs entreront en
l'ommage du roy de France et de ses successeurs.
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2. |
Pluie d'Acier
04:01
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(Choix de chroniques et mémoires sur l'histoire de France - Jean Froissart)
Oncques ne se partirent de leurs conrois,
gardans leur place, et se défendoient a
ceux qui les assailloient. Et tout ce sauva
le roi de France d'être pris, car le dit roi
demeura tant sur la place, assez près de
ses ennemis, et n'avoit à son département
pas plus de soixante hommes.
Et adonc le prit messire Jean de Hainaut
par le frein, et lui dit « Sire, venez-vous-en,
il est temps, ne vous perdez mie si simplement;
si vous avez perdu cette fois, vous recouvrerez
une autre. » Et l'emmena comme par force.
Si vous dis que ce jour les archers
d'Angleterre portèrent grand confort a leur
partie, car par leur trait la besogne se parfit,
combien qu'il y eut bien aucuns chevaliers de
leur côté qui vaillamment se combattirent
de la main.
Et la entre les Anglois avoit pillards et
ribaux qui poursuivoient gens d'armes et
archers, qui portaient grands coutilles et
venoient entre leurs gens d'armes et leurs
archers qui leur faisoient voie, et trouvoient
ces gens en ce danger;
Par cet état en y eut ce soir plusieurs perdus et
mudris, et dont le roi d'Angleterre fut depuis
courroucé que on ne les avoit pris à rançon;
car il y eut grand quantité de seigneurs morts.
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3. |
Le Roy Godon
04:02
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(Le Roy Engloys - Manuscrit de Bayeux)
Le Roy Engloys se faisoit appeler
Le Roy de France par sappellation.
Il a voulu hors du païs mener
Les bons François hors de leurs terres !
Or il est mort à Sainct-Fiacre en Brye,
Du pays de France ils sont tous bannis,
Il nest plus mot de ces Engloys,
Mauldite en soit trestoute la lignye !
Ils ont chargé lartillerie sur mer,
Force biscuit et chascun ung bidon,
Et par la mer jusquen Bisquaye aller
Pour couronner leur petit roy Godon,
Mais leur effort nest rien que moquerie :
Cappitaine Prégent lez a si bien frottez
Quils ont esté terre et mer enfondrez.
Mauldite en soit trestoute la lignye !
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4. |
Dogue Noir
03:44
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(Choix de chroniques et mémoires sur l'histoire de France - Jean Froissart)
Cette bataille des Espaignols l'un
contre l'autre, assez pres du châtel de
Montiel, fut en ce jour moult grande
et moult horrible. Là etoit le roi Dan
Piètre, hardi homme durement, qui se
combattoit moult vaillamment. Là
s'adressa la banniere du roi Henry
son frère devers la sienne, bien pourvue
de bons combattans, en écriant leurs cris
et en boutant fièrement de leurs lances.
Dam Ferrand de Castres vit bien que leurs
gens se espardoient et déconfisoient; car tous
se ébahissoient. Si dit au roi Dan Piètre
« Sire, sauvez-vous et vous recueillez en ce
châtel de Montiel dont vous êtes à ce
matin parti si vous êtes là retrait, vous
serez en sauve-garde; et si vous êtes pris
de vos ennemis, vous êtes mort sans merci. »
Pendant ce, se combattoient les autres
qui étoient épars sur les champs; les
Sarrazins qui là étoient, et qui le pays
point ne connoissoient, avoient aussi cher
qu'ils fussent morts que longuement
chassés; si se vendoient aussi les aucuns
moult durement. Les nouvelles vinrent
au roi Henry et à messire Bertran du
Guesclin, que le roi Dam Piètre etoit
retrait et enclos au châtel de Montiel.
De ces nouvelles furent durement réjouis
le dit roi Henry et messire Bertran
du Guesclin et se trairent de celle part
tout en combattant et occiant a monceaux
gens ainsi que bêtes, et tant qu'ils étoient
tout lassés d'occire et de découper et de
abattre. Y eut ce jour morts plus de vingt
quatre mille hommes, que uns queautres;
car les Sarrazins ne savoient où fuir; si
leur convenoit attendre l'aventure; si furent
tous morts.
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5. |
Le Sage
04:55
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(Choix de chroniques et mémoires sur l'histoire de France - Jean Froissart)
Étoient descendans plusieurs prélats, comtes,
barons et chevaliers du royaume de France;
et disoient bien au roi que le roi d'Angleterre
ni le prince de Galles n'avoient en rien tenu
la paix, ni ce qu'ils avoient juré et scellé,
selon la teneur des traités
Car les Anglois avoient toujours soutivement
guerroyé le royaume de France, plus depuis la
paix faite que en devant.
« Et tout ce que nous vous disons et montrons,
vous le trouverez en vérité, si vous faites lire les
Chartres de la paix, et en quoi le roi d'Angleterre
et son ains-né fils le prince de Galles se
soumirent par foi et par serment. »
Adonc le roi de France, pour lui mieux informer de
vérité et contenter ses gens, et garder les droitures
de son royaume, fit mettre avant et apporter en la
chambre du conseil, toutes les chartres de la paix,
et là les fit lire par plusieurs jours et à grand
loisir pour mieux examiner les points et les
articles qui dedans etoient
Si en furent vues et lues, ce terme pendant,
plusieurs, pour mieux avenir au fond de leur
matière; et entre les autres y en y eut une des
soumissions où le roi et son conseil s'arrêtèrent
le plus, pourtant qu'elle parloit pleinement et
clairement de ce dont il vouloit ouïr parler.
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6. |
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(Sainte Jeanne de France - Sainte Thérèse)
Enregistré par Vincent Lecornier
Jeanne, Seigneur, est ton œuvre splendide
Un cœur de feu, une âme de guerrier
Tu les donnas à la Vierge timide
Que tu voulais couronner de lauriers
Sainte Jeanne de France
Notre espérance repose en vous
Sainte Jeanne de France
Priez, priez pour nous
Jeanne entendit dans son humble prairie
Des voix du ciel l'appeler au combat
Elle partit pour sauver la patrie
La douce Enfant à l'armée commanda
Sainte Jeanne de France
Notre espérance repose en vous
Sainte Jeanne de France
Priez, priez pour nous
Des fiers guerriers elle gagna les âmes
L'éclat divin de l'Envoyée des Cieux
Son pur regard, ses paroles de flammes
Surent courber les fronts audacieux
Sainte Jeanne de France
Notre espérance repose en vous
Sainte Jeanne de France
Priez, priez pour nous
Jeanne, c'est toi notre unique espérance
Du haut des Cieux, daigne entendre nos voix
Descends vers nous, viens convertir la France
Viens la sauver une seconde fois
Sainte Jeanne de France
Notre espérance repose en vous
Sainte Jeanne de France
Priez, priez pour nous
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7. |
Patay
04:49
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(Les Vigilles de Charles VII - Martial d'Auvergne)
Lors les Chiefz et Seigneurs de France,
Qui avoient esté a Orleans,
Si se misrent en ordonnance,
Pour les aller combattre ès champs.
Les Angloys auprès d'un Vilaige
Estoient en batailles attendans,
Et lors les Françoys de couraige
Si frapperent sur piedz dedens.
La Pucelle, Poton, la Hire,
Chergerent sur eulx de cheval,
Tellement qu'ilz les firent fuyre,
En abatant plusieurs aval.
Puis les batailles s'assemblerent,
Et combatirent grandement,
Mais les Françoys le champ gaignerent,
Et la victoire vaillamment.
Or notons cy grande merveille,
Les faitz de Dieu et les vertuz,
Quant à la voix d'une Pucelle
Les Angloys furent abbatuz.
Une chose de Dieu venuë,
Ung Ange de Dieu Amyable,
De quoy toutes voys la venuë,
Fut au Royaume profittable.
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8. |
Le Sacre
04:03
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(Les Vigilles de Charles VII - Martial d'Auvergne)
L'Evesque et Bourgoys l'emmenerent
Dens la Ville honnorablement,
Et le soir tous le festoierent,
Moult richement et grandement.
Le lendemain vint devant Reins,
Où quant les Bourgoys si le virent,
Comme de joye rempliz et plains,
Toutes les portes luy ouvrirent.
Là fut Sacré et Couronné,
En la maniere acoustumée,
Et fut ce jour-là ordonné,
A faire chiere inestimée.
Les Ducs de Bar, et de Lorraine,
Cpmmercy, et de grans Seigneurs,
Vindrent à son servive et Regne
Eulx offrir, et d'autres plusieurs.
Tous Messeigneurs du Sang de France,
Qui furent au Couronnement,
S'y acquirent excellence,
Loz et honneur moult largement.
Nobles vindrent, jeunes et vieux,
De tout le Royaume de France,
Dont plusieurs si furent joyeulx,
Pour estre en son obeissance.
Notons ycy comment fortune,
Gouvernée par le vueil de Dieu,
Après grant mal et deffortune,
Si donne grant joye en ce lieu.
Ce qu'il veult permettre est tost fait,
Sans ce que nul y puisse nuyre,
Et c'est son ouvraige parfait,
Où l'en ne treuve que redire.
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9. |
Félonie
05:39
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(Les Vigilles de Charles VII - Martial d'Auvergne)
Atant les Angloys s'en allerent,
Non pas en joyeuse maniere
Et à Rouen en emmenerent
La Pucelle pour prisonnere.
Elle est très doulce, amiable,
Moutonne, sans orgueil ne envie,
Gracieuse, moult serviable,
Et qui menoit bien belle vie.
Après plusieurs griefz et excez,
Inserez en maintes parties,
Luy firent ung tel procez,
Dont les Juges estoient parties.
Puis au derrenier la condamnerent
A mourir douloureusement,
Et brief l'ardirent et burllerent
A Rouen tout publiquement.
Ansi vela le Jugement,
Et la Sentence bien cruelle,
Qui fut donnée trop asprement
Contre icelle povre Pucelle.
Si firent mal ou autrement,
Il s'en fault à Dieu rapporter,
Qui de telz cas peut seulement
Lassus congnoistre et discuter.
Toutesvoyes avant son trespas,
Dist aux Angloys qu'un temps venroit
Qu'un pié en France n'auroient pas,
Et qu'on les dehors chasseroit.
Que le feu Roy prospereroit,
Et qu'au derrenier sans contredit,
Son Royaume recouvreroit,
Et à tant l'esperit rendit.
Le bon Seigneur considerant
Qu'avoit eité en son service,
Et fait beaucoup en l'onnorant,
Si remist le cas en Justice.
De fait envoya le Procez,
A Romme devers le Saint Pere,
Où là, sans saveur ne acès,
Fut bien veuë au long la matiere.
Après le Procès fut porté
Au Saint Pere et aux Cardinaulx,
Et fut bien veu et visite,
En grans diligences et travaulx,
Et le tout veu finablement,
Fut dit par Sentence authentique,
Le Procès et le Jugement,
Faitz contre la Pucelle, inique,
Estre abusif, défectueux,
Et qu'a tort si su condennée
Par Juges tres suspectueux,
Disant leur Sentence erronée.
Ou Procès de ceste innocente
Y a des choses singulieres,
Et c'est une grande plaisance
De veoir tous les deux matieres.
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10. |
Le Victorieux
04:50
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(Charles VII - Pierre-Jean de Béranger)
Je vais combattre, Agnès l’ordonne :
Adieu, repos ; plaisirs, adieu !
J’aurai, pour venger ma couronne,
Des héros, l’amour, et mon Dieu.
Anglais, que le nom de ma belle
Dans vos rangs porte la terreur.
J’oubliais l’honneur auprès d’elle,
Agnès me rend tout à l’honneur.
Dans les jeux d’une cour oisive,
Français et roi, loin des dangers,
Je laissais la France captive
En proie au fer des étrangers.
Un mot, un seul mot de ma belle
A couvert mon front de rougeur.
J’oubliais l’honneur auprès d’elle,
Agnès me rend tout à l’honneur.
S'il faut mon sang pour la victoire,
Agnès, tout mon sang coulera.
Mais non ; pour l'amour et la gloire,
Victorieux, Charles vivra.
Je dois vaincre ; j'ai de ma belle
Et les chiffres et la couleur.
J'oubliais l'honneur auprès d'elle,
Agnès me rend tout à l'honneur.
Dunois, La Trémouille, Saintrailles,
Ô Francais, quel jour enchanté
Quand des lauriers de vingt batailles
Je couronnerai la beauté !
Français, nous devrons à ma belle,
Moi la gloire, et vous le bonheur.
J'oubliais l'honneur auprès d'elle,
Agnès me rend tout à l'honneur.
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